La sécurité : Une histoire de posture

Jacquo, Nico, Ségo...

Il y a ce point en commun entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy : être incapable de faire ce pour quoi ils ont été élus. L'un s'est rendu coupable d'un accroissement du fossé social qu'il voulait combler. L'autre n'a pas su enrichir ceux à qui il avait promis qu'en travaillant plus, ils gagneraient plus. Dans les deux cas, ces promesses fortes furent leurs principaux thèmes de campagne, et les principales sources de désillusion pour les électeurs qui y avaient cru. Ségolène Royal aurait-elle respecté son programme électoral, nous le saurons peut être jamais.

Mais si les électeurs sont habitués aux promesses de campagne non-tenues, ils avaient, avec Mr Chirac, l'image d'un respect pour les populations concernées par l'échec de ses politiques, qu'ils n'ont plus aujourd'hui avec Nicolas Sarkozy. Et on peut décemment penser que si la socialiste avait été élue, le pays n'aurait pas été secoué par ces campagnes nauséabondes sur l'immigration, aux débats identitaires et nationalistes.

Fais pas le malin !

Tout le monde se souvient du "casse toi pauvre con" ou du "Fais pas le malin" plus récemment à un jeune par notre cher Président. Au delà du vocabulaire employé, ce sont les postures politiques qui sont différentes. Jacques Chirac qui ne s'exprimait qu'avec parcimonie, réussissait faute d'être convaincant à être écouté. Ségolène Royal en choisissant la posture sur la "fraternité" marque sa différence d'approche.

Je ne peux pas m'empêcher de penser que la loi ne peut pas tout en matière de sécurité et que ce sont les discours sécuritaires mal distillés qui ont une importance majeure pour braquer des pans entier de notre population.

Il n'y a qu'à voir la dernière sortie de Mr Lefebvre “Évidemment… La délinquance, chacun sait qu’il y a des liens avec l’immigration. Chacun le sait… C’est souvent pas correct de le dire, mais c’est une réalité que chacun connaît…”De quelle délinquance parle t-il, mais surtout de quelle immigration ?? Pour qui, pour quoi, comment, ils s'en foutent ! Les mots sont lâchés, assassins, sans aucune précaution !

Mr Hortefeux a été condamné pour des propos du même type ; si l'entourage et l'équipe gouvernementale se permet ce genre de dérive, c'est qu'elles sont encouragées et souvent lancées par Nicolas Sarkozy lui-même.

Le style du Président est coupable. Il n'amène aucun apaisement, bien au contraire... (A lire le Sarkozysme ou la politique du pire qui rebondit sur le billet du blogueur Caleb Irri. Pour résumer, il y a cet intérêt pour un gouvernement à communiquer sur les crises, les violences, en jouant sur la peur et le sentiment d'insécurité, dans le but de continuer à exercer leur pouvoir tout en imposant des restrictions aux peuples qui ne les acceptent que contraints et forcés)

Alors bien sûr les faits de délinquance sont bien réels, et la responsabilité de nos gouvernants est de s'en occuper aussi (déjà en ne supprimant pas des postes de fonctionnaires de Police). Mais cela ne doit pas être l'occasion d'une surenchère qui aurait pour seul but de masquer les échecs des politiques économiques et sociales.

Commentaires

  1. Bien d'accord avec toi.
    L'analyst Chirac-Sarkozy (et ségo) en 1ère partie est fort intéressante et juste.

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  2. Comme quoi au delà du fond des propositions, le style présidentiel est important aussi...

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